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Métropôle Aix Marseille Provence
3 février 2013

AIX INTERNATIONALE DE LA PROVENCE POURQUOI PAS ?

Aix : Marseille-Provence 2013, un malaise capital
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Publié le jeudi 29 mars 2012 à 15H01

La capitale européenne de la culture, une chance ou un danger pour les petits opérateurs du pays d'Aix ? Le groupe du 27 dénonce "le flou" qui règne sur les choix des différents projets. Et l'élue à la Culture, avec

Mathieu Grizard (ATP), Jean Bonfillon vice-président de la CPA, Claire Massabo (Auguste Théâtre) et Patricia Larnaudie, adjointe à la Ville d'Aix.

Mathieu Grizard (ATP), Jean Bonfillon vice-président de la CPA, Claire Massabo (Auguste Théâtre) et Patricia Larnaudie, adjointe à la Ville d'Aix.

Photos Serge Mercier

Les petits opérateurs culturels qui maillent le territoire depuis des années sont-ils solubles dans le géant Marseille Provence 2013 ? Pire, vont-ils être jetés dans les abysses de l'oubli quand seront retombées les dernières paillettes et engloutis les derniers crédits? Le collectif du 27 - une vingtaine d'opérateurs culturels du spectacle vivant en pays d'Aix - ne revient pas dessus. La capitale européenne de la culture, c'est un "magnifique projet". Ils ne se positionnent pas non plus contre les grands opérateurs de la région, qui ont déjà leur place dans le programme. Mais face au "flou non artistique" qui règne depuis plusieurs semaines, ils ont convoqué une réunion publique pour dire tout leur "malaise", leurs inquiétudes : "On voulait interpeller la puissance politique sur nos difficultés à s'intégrer dans ce projet", expliquait en préambule Claire Massabo, metteur en scène de l'Auguste Théâtre. Et c'est, avec franchise, que Patricia Larnaudie, adjointe à la Culture à Aix, a dit aussi le sien. Drôle d'ambiance pour ce débat, mardi soir, à la Cité du livre.

L'état des lieux, dressé par Sylvie Gerbaud, directrice du 3bisf, a écarté volontairement la présentation de cas personnels pour mieux refléter "l'état d'indécision". "Au sein du collectif, parmi ceux qui ont déposé des projets, une seule structure a eu une réponse positive de façon orale, rappelait-elle. Personne n'a eu de réponse négative. Des gens qui n'ont pas déposé de projet ont été sollicités et certains ont remanié trois fois le leur mais n'ont toujours pas de réponse non plus". Ils pensaient pourtant avoir leur place dans l'événement - le document de candidature évoque bien en marge des manifestations de référence la place des structures du territoire - mais ne se paient pas de mots.

"On voulait interpeller la puissance politique sur nos difficultés à s'intégrer dans ce projet"

"On a dû proposer des projets à l'aveugle à une instance un peu lointaine (L'association Marseille Provence 2013, ndlr)", déplorait Danielle Bré (Théâtre Vitez). "Je serais triste de ne pas participer à cette fête, je suis prêt à tordre mon projet pour le faire rentrer dans une case mais on ne connaît pas la case, on ne sait pas ce qu'il faut faire", déplorait Pierre Béziers (Théâtre du Maquis). Des David qui ne veulent pas prendre la place de Goliath mais qui réclament, en somme, la reconnaissance de leur volonté de "coorganiser", "co-construire", "comme on a l'habitude de le faire".

"Je n'ai pas non plus de visibilité, je le dis", a reconnu Patricia Larnaudie, qui est aussi membre du comité de pilotage territorial. Les 200 dossiers déposés à Aix, elle les a tous étudiés : "Tout de suite, je me suis dit qu'il y avait des projets qui allaient devoir être accompagnés, d'autres à mutualiser car ils étaient sur le même segment. J'ai demandé à MP2013 de recevoir ces gens..." Seulement voilà, si Maryse Joissains, entrée tardivement dans la danse, avait mis comme postulat de départ "autant d'événements sur le territoire que d'argent investi" (7M€ financés par la Ville et à la CPA à 50-50), "certains projets locaux ont diparu des tableaux" sans vraiment que les élus s'en aperçoivent. "C'est ma faute, reconnaît Patricia Larnaudie, je m'en suis rendue compte trop tard".

Celle qui devait représenter lors de ce débat la "puissance politique" a reconnu son impuissance face à l'association MP2013. "Nous, on propose, on soutient mais la décision est prise ailleurs, continuait-elle, expliquant qu'elle avait sciemment refusé de proposer C'est Sud ou Mom'Aix à 2013. Le comité de pilotage, oui, j'y suis. Physiquement. Quant aux projets labellisés sans financement, je ne peux m'y résoudre".

"Nous on propose, on soutient, mais la décison est prise ailleurs"

Jean Bonfillon, vice-président à la Culture à la CPA se voulait moins alarmiste : "La labellisation, c'est déjà une reconnaissance forte. Bernard Latarjet(ancien directeur de MP2013)l'avait dit il y a trois ans : il y aura beaucoup d'appelés et peu d'élus". "Il y a quand même quelque chose qui me dérange, répondait en écho Patricia Larnaudie.Lorsqu'un dossier est retoqué, je suis incapable de dire pourquoi. Il y a un vrai problème de responsabilité".

Autre question lancinante ? "Si on n'est pas labellisé en 2013, est-ce que cela veut dire qu'on disparaîtra en 2014 ?", demandait Michel Ducros (Cie La Variante). "Moi vivante, les associations qui dépendent de ma délégation continueront à recevoir leurs financements de fonctionnement. J'en fais un casus belli. Il n'y aura pas un euro de moins". Mais sûrement des aigreurs en plus.

Alexandra DUCAMP

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