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Métropôle Aix Marseille Provence
7 octobre 2013

L'INFO DU JOUR " VALEURS ACTUELLES "

PARU SUR LE SITE ValeursActuelles
http://www.valeursactuelles.com

http://www.valeursactuelles.com/politique/il-y-pire-lexc%C3%A8s-bonne-conscience-l%E2%80%99exc%C3%A8s-mauvaise-conscience.20131007.html

L'oeil de Goldnadel
7 octobre 2013

Il y a pire que l'excès de bonne conscience : l'excès de mauvaiseconscience Par Gilles-William Goldnadel

Chaque semaine, Gilles-William Goldnadel propose aux lecteurs de Valeurs actuelles son Regard surl'actualité. Aujourd'hui, il se dit qu'"Il y a peut-être pire que l'excès de bonne conscience : l'excès demauvaise conscience..."

 

Il y a peut-être pire que l'excès de bonne conscience : l'excès de mauvaiseconscience.

Au-delà de la naturelle et légitime compassion pour les victimes du dramesurvenu au large de Lampedusa, une étrange et sourde ambivalence semble s'êtreemparée des commentateurs.

Il serait mieux, à ce degré de circonlocutions hypocrites, de dire leschoses carrément.

Qui sont les véritables responsables de cette honteuse catastrophe ?

La gauche et ses extrêmes aimeraient bien pouvoir dire clairement qu'unenouvelle fois, l'Occident honni et égoïste est responsable. Mais il luifaudrait également plaider pour l'ouverture des frontières à tous les ventsmauvais qui soufflent d'un Orient rien moins qu'au printemps.

Au degré atteint d'exaspération des peuples européens -déjà trèsaccueillants- par une immigration incontrôlée issue de son idéologiedémagogique, même la gauche cale.

Sans vouloir paraître irrévérencieux envers le pape François, le « mondialisme »qu'il a pointé d'un doigt sévère risque de diluer les responsabilités. Si toutle monde est coupable, personne ne l'est vraiment. Sauf effectivement à ajouterque c'est bien l'affaiblissement des États-nations européens, et en premierlieu de leurs frontières qui provoquent la tentation compréhensible desnégriers modernes et de leur malheureuse clientèle.

A la vérité, pas très bonne à dire, les premiers responsables des malheursdes migrants sont les conflits qu'ils veulent fuir. Ce n'est pas l'Occident quiest responsable des conflits érythréen, syrien ou somalien. Mais plutôt laradicalité arabo-islamique que les occidentaux complexés prennent garded'incriminer.

Si l'on veut, à toute force, voir la main de l'Occident dans le naufrage, lavérité m'oblige également à constater que le remplacement brutal de Kadhafi - quicontrôlait au moins ses rivages- par l'anarchie en Cyrénaïque comme enTripolitaine ne me paraît pas avoir amélioré le sort du monde en général etcelui des Libyens en particulier.

Les seconds responsables de la catastrophe sont les futiles accords deSchengen qui avaient pour but de faciliter la circulation des européens enEurope tout en protégeant efficacement les frontières de la nouvelle entitépolitique. Le premier objectif a été atteint au-delà du souhaitable, le seconda désespérément échoué.

J'ai un peu honte à le dire, mais l'Occident n'est pas coupable. Saufpeut-être de sa mauvaise conscience.

Peu à peu, la manière dont les émirats traitent leurs immigrés commencentlentement à choquer.

Ce n'est qu'en raison d'une indulgence particulière sur laquelle je n'osem'interroger, que leur esclavagisme très moderne (retenue des passeports,salaires misérables, travaux exténuants) n'avait, jusqu'à présent, passionnéune classe médiatique ordinairement plus vétilleuse.

Las, l'organisation de la Coupe du Monde de football au Qatar vient delever, une partie du voile délicatement posé jusqu'alors sur des yeux peusourcilleux.

Sans doute est-ce une raison pour laquelle ni les Erythréens, ni les Somaliens,ni les Syriens n'ont seulement l'idée de demander refuge à ces pays pourtantrichissimes et plus proches d'eux par, la langue, la religion et la culture.

Mais est-ce une raison pour ne pas le dire ?

Le Monde, cette semaine, a consacré un articulet un brin ironiquesur la crise de « pétitionnisme » qui se serait emparé del'UMP. Le parti de droite utiliserait désormais le mode pétitionnaire à tort età travers, pour un oui ou pour un non. Pourtant, observe le journalistepointilleux, lorsqu'on recourt à une pétition, c'est, en principe, pour obtenirquelque chose d'une institution.

En ce qui me concerne, je n'avais pas particulièrement observé que lespétitionnaires que Le Monde s'est fait une spécialité de publierdepuis toujours avaient d'autres objectifs que de faire partager leursindignations, parfois sélectives.

Sur le fond, cet agacement en dit long sur l'irritation de la gauche à voirla droite employer ses recettes éprouvées pour conquérir non seulement lepouvoir mais encore les esprits.

Que n'a-t-on entendu lorsque l'UMP a manifesté sa décision de désormaismanifester ? Et que n'a-t-on vu lorsque de jeunes manifestants qui n'avaientpas le look habituellement convenu pour occuper la rue, ont osé contesterbruyamment un projet de loi forcément progressiste ou arborer des T-shirtsforcément réactionnaires ?

La gauche, pourtant, devra s'y faire, sans fulminer d'actions encontrefaçon.

Même si cela lui sera difficile, à voir les réactions de M. Hamon, soudainfrappé d'apoplexie légaliste après la fronde d'employés et d'employeursfavorables aux ouvertures des magasins le dimanche, elle devra même se résoudreà tolérer quelques actions de désobéissance civique « citoyennes ».Après avoir témoigné d'une grande compréhension pour les destructions anti OGMet les séquestrations de cadres et d'employeurs dans les usines, son avancedans ce domaine est confortable.

Comme le montrent en effet et excellemment Vincent Trémolet de Villers etRaphaël Stainville dans « Et la France se réveilla »(éditions du Toucan), la droite française, ainsi que je l'appelais de mes vœux,depuis tant et tant de temps, s'est enfin convertie au gramscisme. Entendez,qu'elle commence, à intégrer la théorie de Gramsci -mise en applicationtalentueusement par les trotskistes- qui montre que le pouvoir se conquiertd'abord et avant tout par les succès médiatiques, culturels et sociétaux plutôtque dans les urnes.

 

Marine Le Pen, cette semaine, a, de nouveau, récusé l'étiquette « d'extrêmedroite » collée au goudron sur son Front National. Impossible débat,qui écouter : celui qui détermine ou celui qui s'auto détermine ? J'avoue nepas savoir, d'autant plus, qu'à regarder de près l'évolution de son parti,extrême ou non, dans le domaine économique, j'aurais un peu de mal à présent àle situer à droite.

Bien entendu, pareille discussion terminologique n'a rien de politiquementscientifique puisque minée par une idéologie médiatique encore sous l'empire del'extrême gauche. Celle-ci, par voie de conséquence extrémise la droite selonses critères très subjectifs. Ce qui revient, étrangement, à ne dessiner qu'uneextrémité disqualifiée sur un planisphère politique baroque.

Pour rester sur les questions d'appellation très contrôlée, le terme « antifasciste »généreusement attribué aux militants violents d'extrême gauche s'opposant àl'extrême droite violente me paraît également très douteux, ainsi que l'amontré très récemment l'affaire Clément Meric.

Pour ma part je proposerai d'en rester aux localisations objectives, ou, sil'on tient à être hystérique plutôt qu'historique : « fascistesd'extrême gauche contre fascistes d'extrême droite ».

Toujours sur le même registre linguistique, Patrick Roger (Le Monde) a crudevoir cette semaine titiller Gérard Longuet et quelques-uns de ses amis de l'UMPcoupables d'avoir osé déceler l'ombre du « bolchevisme » etdu « collectivisme » dans certains actes d'un gouvernementtout de même associé aux communistes.

Aussitôt, le journaliste, soudainement historien, croyait devoir rappeler lepassé extrêmement à droite du sénateur depuis largement apaisé.

Même le terme « d'opposition nationale » utilisé par cedernier évoquerait, paraît-il, les fantômes du passé…

Ah que l'on aimerait autant de rigueur caustique et de mémoire, lorsque lesanciens trotskistes embourgeoisés convoquent Pétain et Laval à la premièredéclaration un peu ferme sur les sujets qui les fâchent encore tout rouge.


Si je ne le dis pas, alors qui va le dire ?

  • Si l'on veut se persuaderde ce que la bêtise a définitivement changé de camp, le dernier mauvaisprocès fait à Lorànt Deutsch est particulièrement croquignolet : déjà,après le succès phénoménal de son « Métronome »,quelques petits marquis communistes de la Ville de Paris lui avaient faitle reproche d'être royaliste. Raison pourquoi, ces épris de libertérépublicaine avaient demandé sa mise à l'index. À présent, la publicationde son « Hexagone » (MichelLafont) a donné l'occasion à trois inconnus au bataillon des historiens demettre le feu, dans le Huffington Post, à une poudrequ'ils n'ont manifestement pas inventée. Qu'on en juge : dans ce livreconsacré à l'histoire de la France, Deutsch a le malheur d'évoquer àpropos de la bataille de Poitiers, « des musulmans quifont une masse immense… Un envahisseur qui a transformé les églises et lessynagogues en mosquées et perpétré des pillages et des massacres ».

Sans rien contester du contenu du récit, nos trois contestataires indignés ytrouvent des résonances sulfureuses dans le contexte actuel… Deutsch, pourcomplaire au joyeux trio, aurait certainement du réviser sa leçon et décrire lesarrasin comme peu nombreux et animé des meilleures intentions. Mieux encore:taxer l'histoire de France d'islamophobe.

À ce degré de flicage idéologique, digne de l'inspecteur la bavure, je n'osenuancer le juste hommage rendu par le Président de la République aux goumiersmarocains lors de sa récente visite en Corse.

Faut-il, en effet, continuer dans la métropole comme sur l'île de beauté àmaintenir l'omerta sur les viols de masse commis par des goumiers sur une autreîle chère à mon cœur ?

La Sicile en effet, chaque année, se souvient du passage de troupiersfrançais d'Afrique du Nord sur le corps de nombre de ses femmes. Fellini l'araconté dans sa Cioccara et Daniel Schneidermann dans « Arrêt surimages » a eu l'audace de l'évoquer au moment de la sortie d'« Indigènes ».

À l'instar de la traite esclavagiste, la rage des historiens à triturer lepassé est manifestement à géographie variable.

Des deux Cantat, c'est l'autre que je préfère.

Ainsi que je l'évoquais la semaine dernière, à propos de la sortie du livrede Clément Weill-Raynal, « Le Fusillé du Mur des Cons » (Plon),le Syndicat National des Journalistes CGT avait tenu à témoigner de sa solidaritéau Syndicat de la Magistrature. Au nom, notamment, du droit à l'humour.

Étrangement, le SNJ-CGT n'a pas du tout apprécié l'humour du caricaturistePlantu qui, dans Le Monde, s'est amusé jeudi à mettre en parallèle un islamisteinterdisant à sa fille d'aller à l'école et un militant CGT interdisant à unesalariée d'aller travailler le dimanche.

Que des magistrats caricaturent… Mais un caricaturiste !

Qu'on fasse passer pour un con le père d'un enfant assassiné... Mais unsyndicaliste CGT !

 

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