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Métropôle Aix Marseille Provence
17 avril 2015

Le président d'Aix-Marseille Université (AMU) répond au premier adjoint de la mairie d'Aix qu'il accuse de proférer des "mensong

 

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yvon berland : "j'entends dire des bêtises à aix"

Le président d'Aix-Marseille Université (AMU) répond au premier adjoint de la mairie d'Aix qu'il accuse de proférer des "mensonges" sur les effectifs étudiants et sur l'état financier de l'entité

Orientation formation - Economie - Yvon Berland : J'entends dire des bêtises à Aix
Yvon Berland, président de Aix-Marseille Université répond au premier adjoint de la mairie d'Aix, Gérard Bramoullé

Le 24 mars dernier, se tenait, entre les murs de Sciences Po Aix, un débat organisé par des étudiants du master journalisme et communication sur le thème "Quel métropolitain êtes-vous ?" - et relayé dans nos colonnes, le 26 mars. Y étaient invitées plusieurs personnalités, engagées pour ou contre la métropole, comme Gérard Bramoullé, premier adjoint du maire Maryse Joissains.

Ce dernier avait défendu son point de vue en avançant des arguments plusieurs fois déployés par les "anti", à savoir le danger de la fiscalité unique. Entres autres. Mais c'est son plaidoyer sur l'université unique, passée de trois à une avec la fusion en 2012, une évolution considérée par Gérard Bramoullé comme un échec, qui a fait grincer des dents jusqu'au plus haut niveau d'Aix-Marseille Université.

Son président, Yvon Berland, a contacté "La Provence" pour donner son point de vue.


Il y a quelques jours s'est tenu à Sciences Po Aix un débat autour de la métropole. Ce qui s'est dit ne vous a pas fait plaisir...
Yvon Berland : J'entends dire des bêtises à Aix et ce n'est pas la première fois. On m'a fait part d'une intervention du premier adjoint à la mairie qui dit à peu près n'importe quoi, je pense que les lecteurs doivent être correctement informés par les gens qui savent. Les gens qui ne savent pas doivent se taire ou demander à ceux qui savent. Je parle du premier adjoint... J'ai vu le maire d'Aix il y a quinze jours, on a discuté et travaillé pendant plus de deux heures, cela s'est merveilleusement passé. Avec le maire d'Aix, je n'ai aucun problème, on est d'accord sur tout, on travaille en commun. Après, son premier adjoint, c'est un autre sujet. Quand on est un élu de la République, à mon sens, c'est embêtant de dire des mensonges.

Vous évoquez le fait qu'on accuse l'université de perdre des étudiants...
Y.B. : Sur l'Université d'Aix-Marseille, sur le pôle d'Aix, tout s'est bien mis en place. Le nombre d'étudiants global sur AMU est en augmentation. L'an dernier, nous avions 71 750 étudiants. Cette année, nous sommes à 72 748. Il y a 1 000 étudiants de plus. Et majoritairement au profit d'Aix-en-Provence. Une évolution qui concerne surtout le secteur arts, lettres et sciences humaines, l'Espé (École supérieure du professorat de l'éducation, Ndlr), sur les sciences à Aix, il y a une augmentation sensible. Cela nous emmène d'ailleurs à prendre des décisions. Il y a actuellement une licence 1 et une 2, on va passer à une licence 3. Il est prévu des travaux pour élargir les possibilités d'accueil des étudiants en sciences à Aix. Notons aussi une augmentation des inscrits à l'IMPGT, ainsi qu'à l'IUT.

Pour autant, une étude sortie par l'observatoire ID20, qui a croisé plusieurs statistiques, a bien parlé d'une chute des effectifs étudiants sur Aix-Marseille entre 2006 et 2012...
Y.B. : L'adjoint évoque les effectifs en la défaveur de la fusion qui est intervenue en 2012. Les chiffres dont vous me parlez sont antérieurs. Nous avons un suivi au moment M de nos effectifs. Avant la fusion, ce n'est pas évident de retrouver les chiffres... Cette année, nous avons vraiment une augmentation et principalement sur Aix. Dire que la fusion a provoqué une baisse des effectifs, factuellement, c'est faux.

L'opération Campus avance. Les travaux sont significatifs. À la rentrée, il y aura sur le stade Ruocco des bâtiments provisoires pour accueillir les étudiants et les formations, parallèlement aux travaux par tranches qui vont permettre de refaire la faculté de lettres et sciences humaines. Nous allons aussi refaire les amphis de droit, la cafétéria. Ce sont des travaux qui vont prendre fin en 2017 et qui vont transformer le quartier des facultés.
Avec la fusion, la vie étudiante se développe. Le Printemps des associations s'est récemment déroulé à Aix et nous avons eu des retours très positifs. Les filières se rencontrent, se connaissent. Vous avez des étudiants de multiples composantes qui se rassemblent, c'est une réussite colossale. Et qu'on aurait pas pu avoir sans la fusion.

Autre sujet qui me tient à coeur, c'est la santé des étudiants. Nous travaillons avec le centre hospitalier d'Aix pour mettre en place une organisation qui va faciliter l'accueil d'étudiants, pas seulement dans le domaine de la prévention, mais aussi si ces derniers ont des problèmes de soin. J'ai rencontré le directeur de l'hôpital, de la CME, on est d'accord pour mettre en place cette filière simple pour la prise en charge des étudiants. Et cela va se faire en premier à Aix.

De quoi avez-vous discuté récemment avec Maryse Joissains ?
Y.B. : Tout ce que je viens d'aborder, mais aussi du CPER (Contrat de plan État-Région, Ndlr) qui va notamment nous permettre d'intervenir sur le campus aixois des sciences, à Montperrin. Investir dans un pôle judiciaire, mais aussi pour l'amélioration de l'IAE ainsi que des travaux à l'Espé, ou encore à La Pauliane, pour la future faculté d'éco. Il n'y avait pas une feuille de papier à cigarette entre ce que pensait le maire et ce que je pensais moi.

Qu'en est-il de l'IEP ? On sait qu'il vient de traverser une crise grave avec la démission de son directeur... Est-ce un sujet que vous suivez de près ?
Y.B. : L'IEP est un établissement qui a sa personnalité juridique propre. Ce n'est pas une entité dans AMU. Mais s'agissant des masters, il n'a pas son indépendance. C'est l'université qui valide ses formations, qui sont rendues au nom d'AMU. Nous nous sommes rendus compte que les formations des diplômes qu'on avait labelisés au niveau master ne correspondaient pas à des enseignements tels que nous les avions définis en amont. Alors oui, l'IEP est un dossier que je suis de très près.

Qu'en est-il des finances de l'Université ?
Y.B. : Gérard Bramoullé dit que l'université a 30 millions de déficit. C'est ridicule. Le 31 mars, nous avons passé le compte financier de l'université devant le rectorat, la direction régionale des finances publiques, deux cabinets de commissaires aux comptes. On est sorti avec un satisfectif, ça ne pourra pas être démenti ! On sort avec un fonctionnement positif, un fonds de roulement qui a plutôt augmenté. Bref, quand j'entends un élu de la République dire des mensonges, je dis que c'est grave ! Mes collègues et moi considérons que c'est offensant d'entendre tout ça. J'ai alerté le maire d'Aix.

Vous percevez cela comme de l'instrumentalisation politique ?
Y.B. : Oui, vous savez, il faut trouver des éléments contre la métropole. La seule chose qui ressemble à ça et qui a réussi, c'est AMU. Je pense qu'il devrait prendre d'autres exemples...

En dehors de cela, vous êtes vous-même pro-métropole ?
Y.B. : Totalement. Même si je peux convenir que les maires soient attentifs aux dispositions mises en place dans le cadre de la métropole, qu'ils considèrent comme non satisfaisantes. Sans doute aurais-je fait la même chose à leur place. Mais le principe de métropole pour prendre en charge les grandes structurations du territoire me semble une bonne chose.

Propos recueillis par Julien Danielides

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