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Métropôle Aix Marseille Provence
26 novembre 2012

MARSEILLE PROVENCE 2013

Marseille Provence 2013 : entre illusion et déception
Marseille Provence 2013 : entre illusion et déception

A quelques semaines du lancement des festivités, prévu le 12 janvier prochain, Marseille-Provence 2013 fait plus que jamais parler d’elle.  Beaucoup se préparent, chacun espère que tout sera prêt. Mais loin du centre ville, dans les quartiers, l’engouement du début semble avoir laissé place à un climat d’incertitude, voire de désillusion.

 

 

Il y a deux ans, Marseille était choisie pour être la Capitale européenne de la Culture, une sacrée aubaine pour redorer son image. La machine Marseille-Provence 2013 était lancée. Le début de l’aventure a suscité beaucoup d’espoirs auprès des acteurs locaux marseillais. L’espoir de voir renaître une ville endormie où la culture bouillonne depuis trop longtemps en secret. L’espoir de voir la culture se démocratiser, de concrétiser des projets pour les quartiers « sensibles », de voir émerger des artistes de la scène locale et de donner une chance à tous les acteurs culturels de Marseille. Mais la réalité est toute autre. Les aménagements mis en place pour l’occasion concernent les grosses structures et sont concentrés sur le centre-ville ; dans les quartiers, les investissements manquent.

Le malaise culturel

« Entre le projet et la réalisation, il y a un énorme fossé, rien ne s’est passé comme nous l’avions imaginé », s’insurge Ramzi Tadros, de l’association Approche Culture et territoire. Selon lui, « les acteurs culturels locaux et les organisateurs de MP2013 n’ont pas la même vision de la culture ». Le tissu associatif de la ville voyait en MP2013 l’occasion de bâtir des projets durables pour le développement des petites structures et de nouveaux horizons pour les quartiers nord. « Développer, impulser les associations mises à l’écart, ouvrir des opportunités aux artistes… c’est cette ouverture qu’on attendait », ajoute Ramzi Tadros. Beaucoup d’acteurs locaux sont en désaccord avec MP2013, ils se sont sentis délaissés au profit d’une vitrine culturelle. « Cela ne correspond pas aux réelles richesses de la ville. Il y a énormément de diversités culturelles à exploiter mais MP2013 a préféré se concentrer sur de gros projets, uniquement pour l’occasion, sans penser à l’après », explique Kévin Vacher, chargé de mission au centre social de l’Agora à la Busserine.

Cinq associations se sont d’ailleurs retirées de MP2013, en dénonçant « les arbitrages politiques méprisants et le peu de concertation avec les habitants sur la réelle nature du projet. »

MP2013 avait lancé en septembre 2011 le programme « quartiers créatifs » soit la création de résidences d’artistes dans des zones sensibles. Le centre social de l’Agora faisait partie du projet mais s’est rendu compte du « fossé entre les deux conceptions ».  « Ce programme ne concernait pas les quartiers nord, mais uniquement les quartiers en rénovation pour servir de vitrine. On s’est senti trahi, et on continue de dénoncer la volonté politique de mettre en avant la ville », raconte Kevin Vacher.

 

Les petites structures passent à la trappe…

Les associations marseillaises sont en colère, certaines préparent des projets depuis des années et leur dossier n’a pas été retenu. « Beaucoup d’artistes ne sont pas reconnus par MP2013 qui préfère faire intervenir des acteurs extérieurs », commente Ramzi Tadros. « Les acteurs locaux qui travaillent depuis plus de 20 ans pour l’émergence de la culture dans leur ville, qui ont cru à MP2013 pour les impulser, se sont cassés la figure. »

Quand on aborde le sujet délicat des subventions avec Jean-François Chougnet, le directeur général de MP2013, il semble être conscient de certaines erreurs. « On ne peut pas tout englober il faut faire des choix, on aurait pu mieux faire, c’est vrai. Mais c’est un énorme travail que de prendre en compte chaque dossier ». « Beaucoup de structures nous ont tourné le dos mais nous restons ouverts au dialogue et à toute proposition. C’est complexe, il y a un enfermement de l’association dans une bagarre institutionnelle », explique le patron de l’événement.

 

Laure Lavergne

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