L'enfer de la métropole au coeur de la cérémonie des voeux du sénateur UDI

20 février 2015

L'enfer de la métropole au coeur de la cérémonie des voeux du sénateur UDI

sophie joissains : "la provence va s'écrouler"

Samedi 31/01/2015 à 05H28 Aix-en-Provence

L'enfer de la métropole au coeur de la cérémonie des voeux du sénateur UDI

Sophie Joissains :
La Provence va s'écrouler

Sophie Joissains, lors de ses voeux, jeudi soir aux Milles. PHOTO ÉDOUARD COULOT

Quand il s'agit d'évoquer le dossier de la métropole, le sénateur UDI, Sophie Joissains, prend un ton plus calme que celui du maire UMP, Maryse Joissains. "C'est que je suis un peu abasourdie", glisse-t-elle, après avoir bataillé sans aucun succès au Sénat, pour infléchir le texte qui a vu passer, lui, la plupart des exigences de Jean-Claude Gaudin... avec lequel elle a mené la campagne sénatoriale en septembre dernier.

Le ton est différent, mais les arguments sont les mêmes et les prédictions tout aussi graves. Lors de sa cérémonie de voeux, Sophie Joissains a repris toute la batterie d'arguments des anti-métropole et des images qui parlent : "113 maires sont contre. Pourquoi ? Pour le monosyndicalisme qui a fait que la SNCM s'est cassé la figure, pour les grèves des ordures ménagères qui peuvent durer cinq semaines avec des rats gros comme ça dans les rues..." Et d'agiter le chiffon rouge des augmentations d'impôt : "Le lissage est prévu sur douze ans mais les caisses sont vides. Il y aura forcément des réajustements rapides et on ne pourra pas faire autrement."Dotations de l'État en baisse ("- 7 M€ sur la commune d'Aix, - 13 M€ pour la CPA"), "des compétences qui ne seront pas compensées financièrement", "La Provence va s'effondrer...""Au-delà du mépris, il y a également un problème d'égalité des territoires", pointe Sophie Joissains, renvoyant au pacte fiscal (les compensations financières de l'État, ndlr) qui s'étale sur "dix pages dans le texte de loi pour assurer la stabilité économique de la métropole francilienne quand il n'y a qu'une demi-page pour Aix-Marseille".

À grands coups de dénonciation de "jacobinisme forcené", Sophie Joissains a également tancé la loi Macron, "un ultralibéralisme à l'anglo-saxonne sous un gouvernement de gauche ! Tous nos beaux principes sont en train de s'effondrer".

Sans éluder les attentats de janvier, le sénateur a donc voulu passer "un message pro-Républicain" : "Nous devons nous tenir la main, mais oser dire ce que l'on pense. Quand tout semble s'écrouler, c'est le moment de réagir tous ensemble !" Elle, qui était à l'origine avec le sénateur PS Domeizel de la Journée nationale de la laïcité, rêve d'une journée "ni chômée ni fériée, mais lors de laquelle des universités aux écoles, en passant par les administrations, les ministères, on explore ce principe. Pas dans une utilisation pernicieuse comme tente de le faire le Front national, mais pour que la laïcité ne soit pas vue comme une brimade mais comme un pont entre les cultures".

Alexandra Ducamp