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Métropôle Aix Marseille Provence
17 février 2013

MARSACTU - AIX MARSEILLE PROVENCE

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Politique

Jean-David Ciot, tête de pont des anti-métropole

Député et maire du Puy-Sainte-Réparade, Jean-David Ciot est aussi le premier secrétaire de la fédération PS des Bouches-du-Rhône. Malgré cette triple casquette, l'élu est fermement engagé auprès des 106 maires opposés à la métropole. Il explique sa position et évoque également le sujet brûlant des primaires socialistes.

Esther Griffe

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Jean-David Ciot a le profil idéal pour devenir le président de la future métropole Aix Marseille Provence que souhaite ardemment le gouvernement. Socialiste, il vient du pays d'Aix, tient la fédé du département et s'entend plutôt bien avec Jean-Noël Guérini dont il était membre du cabinet jusqu'à qu'il en parte dans les conditions que l'on sait.  Il pouvait donc être un lien idéal entre des territoires qui se tournent le dos. Au lieu de cela, Jean-David Ciot s'est engagé dans le camp des "anti" et milite auprès des 106 autres maires, réunis hier pour une nouvelle étape de leur mobilisation.

Cette "conférence territoriale" se voulait le pendant de la conférence métropolitaine qui a cristallisé leur colère le 21 décembre dernier. C'est à cette occasion qu'ils avaient présenté leur contre proposition, baptisée Epoc, pour établissement public opérationnel de coopération. Cet Epoc a franchi une nouvelle étape hier avec la signature des maires pour la mise en place d'un Réseau de transport métropolitain. Mais, au-delà de ces avancées symboliques, Jean-David Ciot célèbre d'abord l'unité des édiles municipaux : "Ce qu'il faut mesurer, c'est qu'il y a un vrai rassemblement des maires au-delà des couleurs politiques. D'ailleurs, pendant la matinée, un maire de la communauté urbaine, celui de Gémenos, a choisi de nous rejoindre. Ce rassemblement se fait autour de l'hostilité à un projet centralisé tel que le proposerait la métropole".

"Pas le début d'un texte sur la métropole"

Et si le maire du pays d'Aix manie ainsi le conditionnel, c'est aussi parce que peu d'éléments filtrent sur la nature même du projet métropolitain : "Le flou est entretenu sur le projet porté par le gouvernement et j'ai eu l'occasion de le dire à la fois au premier ministre et à Marylise Lebranchu. Celle-ci a beaucoup écouté, beaucoup consulté mais n'a pas donné grand chose. Sur la métropole, nous n'avons pas le début d'un texte". Le député reproche à la ministre de ne distiller que des éléments de négociation notamment sur les compétences : le développement économique, les universités, la cohésion du territoire et l'écologie "mais on l'apprend au détour d'une conversation. Ce n'est pas normal".

"Si la seule réponse aujourd'hui, c'est une collectivité unique de 10 000 fonctionnaires, de 90 communes, de deux millions d'habitants qui va mettre dix ans à se mettre en place alors qu'on vient à peine de créer les intercommunalités dans notre département, ça ne peut pas marcher. Nous voulons un organisme immédiatement opérationnel alors que l'on sait qu'avec la métropole, on va passer cinq ans à savoir quel est le rapport de force, qui a le pouvoir et qui ne l'a pas"

En clair, les maires sont d'accord sur le diagnostic et la nécessité d'apporter des réponses sur les problèmes du territoire. En revanche, ils ne s'entendent pas sur l'outil à mettre en place pour y répondre. "Moi, je dis, discutons sur l'outil, répond Ciot. Et construisons une métropole qui puisse être accepté par 107 maires". L'ancien collaborateur du cabinet de Jean-Noël Guérini ressort même du chapeau une proposition sur la transformation du conseil général  en "outil de coopération intercommunal". Entre tous les scénarios en vigueur, le premier fédéral plaide pour discussion ouverte alors même que le gouvernement semble sourd à tout gauchissement de son projet. "Je crois qu'il y a dans le département, une tradition à manifester contre. Nous, les élus, avons notre part de responsabilité et nous ne sommes pas allés assez loin sur un certain nombre de sujets stratégiques".

Primaires à Aix et Marseille

Une fois refermé ce volet métropolitain, Jean-David Ciot a remis sa casquette de patron du PS 13 pour aborder la question des primaires ouvertes entre les différents candidats socialistes aux municipales d'Aix et de Marseille. La semaine dernière, Harlem Désir organisait une réunion à Paris pour poser les bases de la déclinaison locale du dispositif qui avait tant profité au candidat Hollande. "J'ai assisté à cette réunion avec les candidats potentiels que le premier secrétaire avait repéré. Je regrette qu'ils ne soient pas tous venus. Personne n'a été refusé. En revanche, ce qui a été refusé, c'est que les candidats soient représentés. Je peux comprendre que certains aient des problèmes d'agenda mais, quand un premier secrétaire s'intéresse à Marseille et aux municipales, c'est plutôt un bon signe". Il fait clairement référence à Marie-Arlette Carlotti qui a tenté d'imposer son chef de cabinet au sein de la réunion.

Pour ce qui est du fond, le premier fédéral doit travailler "sur des règles communes, un calendrier avec des primaires à l'automne et des candidatures en septembre". Un groupe de travail sera placé sous l'autorité de Jean-Pierre Mignard "mais dans une direction collégiale", ce dernier "étant lui-même candidat". "Il faut qu'il ait une autorité morale, y compris d'empêcher un candidat si celui-ci se comporte mal".

Par Benoît Gilles, le 15 février 2013

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